A la boutique de la maison de Claude Monet, j’ai choisi ce petit livre, jamais réédité, car il s'agit du seul témoignage direct du peintre (1840-1926) lors d'un long entretien accordé en 1924 à l'auteur Marc Elder (1884-1933), lauréat du Prix Goncourt pour Le Peuple et la mer. J'avais l’intention d’en savoir plus sur les raisons et les conditions d'exécution de la fameuse série des nymphéas admirée dans le monde entier - le peintre a tout simplement choisi cette plante au hasard dans un catalogue Truffaut lors de l'aménagement du jardin - mais, finalement, j’ai tout appris sauf cela. A la lecture de cet article, ma fille Emma et ses camarades pourront peut-être se faire une idée plus précise du personnage dont leur collège porte le nom.
Claude Monet vendait une grande quantité de caricatures, pour lesquelles il était extrêmement doué, lorsqu’il est repéré par Eugène Boudin, peintre normand, qui l’oriente vers Auguste Toulmouche. Ce dernier le dirige à son tour chez son propre professeur, Charles Gleyre.
Claude Monet vendait une grande quantité de caricatures, pour lesquelles il était extrêmement doué, lorsqu’il est repéré par Eugène Boudin, peintre normand, qui l’oriente vers Auguste Toulmouche. Ce dernier le dirige à son tour chez son propre professeur, Charles Gleyre.
Portrait de Madame Marie Toulmouche Tableau de Jules-Elie Delaunay, 1884 Musée des beaux-arts de Nantes |
Dans le petit livre de Marc Elder, le lecteur apprend surtout que Claude Monet a voué de très grandes et belles amitiés. Tout d'abord avec le peintre Gustave Caillebotte, riche collectionneur et généreux mécène, qui lui avance toujours de l’argent et achète ses toiles, puis avec le marchand d’art Paul Durand-Ruel dont l’acharnement paie : « il a risqué vingt fois la faillite pour nous soutenir, la critique nous trainait dans la boue ». Ces deux admirateurs furent un soutien capital dans l’aventure impressionniste (les artistes de ce mouvement étaient à l’époque qualifiés de fous). Claude Monet sera également toute sa vie lié à Georges Clémenceau, homme d'Etat français, qui lui offre un couple de poulets japonais blancs et frisés. En retour, le peintre lui promet sa série des Nymphéas. Enfin, il héberge quelques années le collectionneur Ernest Hoschedé, ainsi que sa femme Alice et leurs six enfants, suite à sa faillite en 1877. Il vivait pourtant déjà sans le sou avec sa femme Camille et ses deux fils, Jean et Michel, dans sa maison à Vétheuil. Après la mort de Camille, atteinte d'un cancer, Claude Monet vivra avec Alice et tous les enfants réunis à Poissy puis à Giverny.
Paul Durand-Ruel (marchand d'art) Portrait réalisé en 1910 par Renoir Collection particulière |
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Visite du jardin de Claude Monet à Giverny
Les Nymphéas est une série d'environ 250 peintures à l'huile élaborées par Claude Monet pendant les 31 dernières années de sa vie. Elles représentent le jardin de fleurs et plus particulièrement le bassin de nénuphars. Au lendemain de l'Armistice, en 1918, le peintre promet au "Père la Victoire", Gorges Clémenceau, de faire un legs à l'Etat. Celui-ci, signé le 12 avril 1922, fait entrer dans les collections publiques les 14 grands panneaux des Nymphéas installés à l'Orangerie des Tuileries le 17 mai 1927.
Les photographies suivantes ont toutes été réalisées en août dernier par Laurent, mon compagnon, lors de notre visite à Giverny (le site est classé monument historique). Grâce à l'incrustation de photos d'époque du peintre, ces montages sont particulièrement réussis et vivants.
Marc Elder évoque ainsi les nymphéas : "ces vierges d'eau dont les chastes voiles ne s'écartent que devant les regards brûlants du soleil" |
J'ai l'air de rire au ciel en pensant au peintre. Comment le voir vivant ? En juillet 1915, il accepte de se laisser filmer par Sacha Guitry pour sa série de portraits : Ceux de chez nous |
Ma veste perfecto s'accorde parfaitement à la peinture verte du pont japonais |