A Chanteloup-en-Brie, j'ai arraché en secret une branche de physalis dont les lanternes oranges dépassaient d'un jardin en lisière du petit bois de Chigny. J'ai ensuite enfoui les graines, avec de la terre fraîchement prélevée au pied d'un arbre, dans ma tasse à l'effigie de la peintre Frida Kahlo. C'est un cadeau précieux de Laurent, que je viens de quitter, ramené du Palais des beaux-arts de Mexico. Nous suffoquions ensemble. J'arroserai désormais cette plante, appelée "amour en cage", comme pour célébrer la naissance d'une nouvelle vie. Le coeur de l'artiste, bien vivant sous son corset, me soufflera alors le chant de la femme libre.
La liseuse, Robert James Gordon (1877)
Ce site est le journal de mes découvertes au pays des merveilles des arts et des lettres.
Il est dédié à la mémoire de mon père, Pierre-Henri Carteron, régisseur de l'atelier photographique du Centre Georges Pompidou où il a travaillé de 1977 à 2001.
Un cancer de la gorge lui a ôté la voix. Les mots sont restés coincés en travers.
A ma mère qui m'a nourrie du lait de ses rêves.
"Ecrire, c'est rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour" (La part manquante, Christian Bobin).
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Très belle image mais de quelle cage parle-t-on ? La cage "came-isole' construite sur le dos d'un passé passif dont toi seule en conserve les secrets inestricables ?
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