La liseuse, Robert James Gordon (1877)

Ce site est le journal de mes découvertes au pays des merveilles des arts et des lettres.

Il est dédié à la mémoire de mon père, Pierre-Henri Carteron, régisseur de l'atelier photographique du Centre Georges Pompidou où il a travaillé de 1977 à 2001.

Un cancer de la gorge lui a ôté la voix. Les mots sont restés coincés en travers.

A ma mère qui m'a nourrie du lait de ses rêves.

"Ecrire, c'est rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour" (La part manquante, Christian Bobin).

jeudi 19 décembre 2013

Le Buveur d'encre vous souhaite un Joyeux Noël !

Draculivre : "L'encre liquide est fade. C'est comme un régime sans sel. Par contre, l'encre qui a vieilli sur le papier possède une saveur incomparable. Un vrai régal." 

A quelques jours de Noël et afin de lutter contre le colonialisme numérique, je vous conseille d'offrir à vos enfants Le Buveur d'encre, le premier roman d'une collection de sept autres titres publiés chez Nathan Poche (premiers romans, 50 pages, dès 7 ans). C'est le cadeau idéal si vous souhaitez leur faire goûter au plaisir de lire tout seul. Ils pourront manipuler l'humble objet dans tous les sens, humer l'odeur de l'encre et du papier, entendre le bruit des pages feuilletées et se laisser emporter par les aventures de petits héros assoiffés d'histoires fantastiques.

Pendant les grandes vacances, Odilon, allergique à la lecture, aide son père à la librairie. Soudain, il aperçoit un drôle de client qui s’empare d’un livre pour le boire avec une paille et décide de le suivre jusque chez lui … au cimetière ! Il pousse la grille d’un caveau bizarre, descend dans une crypte aux parois tapissées de livres et découvre un cercueil en forme de stylo, éclairé par des bougies, dont l’étrange inconnu jaillit pour mordre le garçon. Odilon s’évanouit à la vue de sa peau en papier mâché (« des petites lettres semblaient incrustées comme des taches de rousseur ») et des plumes sergent-major* qui lui servent de dents. Lorsqu’il se réveille à la librairie, le nom de Draculivre est gravé sur son bras : « Désormais, je lui appartenais. J’étais devenu un buveur d’encre. Alors pour la première fois de ma vie, je me suis réjoui d’avoir un papa libraire ».


Mordus de lecture, je vous promets que vos enfants le seront à leur tour. Il suffit que vous croquiez ensemble quelques paragraphes pour être à la page. Ma fille, Emma, a lu trois titres en trois jours : elle en réclame déjà un autre chez le libraire. A consommer sans modération !

A propos de l’auteur: Eric Sanvoisin

Eric Sanvoisin est né le 16 juin 1961 à Valence dans la Drôme. Il a habité successivement à Argenteuil (95), Breuillet (91), Olivet (45), Mont-Saint-Aignan et Bihorel (76), Valence (26), Ris-Orangis et Dourdan (91), Yffiniac et Hillion (22). Il a exercé différents métiers : correcteur/relecteur dans l’édition, éducateur spécialisé, maquettiste PAO, assistant maternel, correcteur dans l’édition technique et bibliothécaire (depuis 1993). Toutes ces activités tournent autour des livres et des enfants : « Je suis un papa de 9 enfants … tous voulus et tous venus au monde un par un. Ils ont tous la même maman … J’écris pour les enfants parce que c’est une littérature qui me remplit et un univers qui me nourrit. Ecrire pour eux m’a tout simplement aidé à écrire mieux ».

Pierre Favre, la foi dans la peau

Pierre Fabre est un bien curieux père Noël.
Ex-membre du groupe punk Les Garçons Bouchers,

il est aujourd'hui aumônier du Secours Catholique
J'ai entendu le témoignage original de Pierre Favre lors d'une interview dans l'émission Salut les Terriens ! sur Canal+. C'est un personnage extrêmement touchant qui respire la bonté. L'éclat de ses yeux détourne facilement votre regard des motifs tatoués sur son visage. Il raconte, tout comme le fait Odilon dans Le Buveur d'encre, à quel point il a été traumatisé par les plumes sergent-major.

En effet, à l'âge de 6 ans, il sait déjà lire, écrire et compter - il a écouté son grand frère réciter ses leçons - mais sa scolarité est bouleversée suite à un changement d'école. Trop habitué à écrire au stylo à bille, il n’arrive pas à utiliser correctement son stylo à plume. Ses notes s'effondrent. Son professeur lui tape régulièrement le bout des doigts avec sa règle. Très angoissé, il est chauve à cause d'une pelade et se pique tous les soirs avec sa plume pour mourir.

A l'adolescence, il intègre le groupe punk Les Garçons Bouchers. Il est mal dans sa peau jusqu'à son mariage heureux avec Géraldine, atteinte du sida, qu'il accompagne tout au long de sa maladie jusqu'à la mort. Enfin, il tombe sur une prière attribuée à saint Thomas d’Aquin et découvre le plaisir de la lecture. C’est l’illumination. Il devient bénévole au secours Catholique : "La vraie gloire, c'est de se mettre au service des autres". Ce témoignage est le bienvenu en cette période de fêtes de fin d'année car il nous encourage à être encore plus généreux. L'amour attire l'amour si l'on sait tendre la main vers l'autre. Faire don de soi, c'est tenter de sauver les pécheurs que nous sommes en apprivoisant la souffrance que cultive en secret nos coeurs.

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Joyeux Noël !

Triptyque de la nativité (détail), peinture sur panneaux de bois, Alain Thomas, 2004.

Ce tableau de 3,5 m2 est un message de paix universel. Il est installé dans la chapelle du Sacré-Coeur de la Cathédrale de Nantes. Alain Thomas, peintre d'origine nantaise né en 1942, représentant du courant "naïf-primitif", est très connu du grand public nantais grâce à son immense fresque murale, Le Toucan à bec caréné installé rue Fanny Peccot, près de l'Hôtel de Ville, en juin 2006. 

En tant que grande amatrice d'art naïf, je vous invite à visiter son site pour découvrir La nativité dans son intégralité ainsi que d'autres merveilles toiles : www.alain-thomas.com.

On retrouve dans cet autre détail les différents éléments typiques de l'oeuvre d'Alain Thomas, dont un choix de couleurs vives et chaudes et la présence de nombreux animaux, y compris les plus exotiques. Le toucan est là, discret mais au premier plan, face à un raton laveur ... 

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