La liseuse, Robert James Gordon (1877)

Ce site est le journal de mes découvertes au pays des merveilles des arts et des lettres.

Il est dédié à la mémoire de mon père, Pierre-Henri Carteron, régisseur de l'atelier photographique du Centre Georges Pompidou où il a travaillé de 1977 à 2001.

Un cancer de la gorge lui a ôté la voix. Les mots sont restés coincés en travers.

A ma mère qui m'a nourrie du lait de ses rêves.

"Ecrire, c'est rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour" (La part manquante, Christian Bobin).

mardi 9 septembre 2025

L'espace intérieur de mon coeur

Je n'ai jamais cherché à "être en couple" ni à m'occuper d'un intérieur, hormis celui contenu par l'espace de mon coeur. Il m'aura fallu des années pour nourrir correctement mon immense appétit de beauté, faire le ménage dans le brouillard de mes émotions, ramasser les bris de verre de mes amours éclatés.

A 50 ans, je me suis promis de fuir l'aliénation de la vie à deux. On finit bien trop souvent par soustraire chaque pierre de la forteresse amoureuse jusqu'à ce qu'elle s'écroule sous le poids des combats intimes.

Les cours de danse de salon m'auront mise sur la piste. Il ne faut pas "tomber sur le bon partenaire" mais plutôt "faire un pas de côté" pour mieux le choisir. L'équilibre réside dans le maintien du cadre, le travail des appuis, la fluidité des gestes. La liberté habite le corps de ceux qui impriment leur propre langage du bout des doigts, y compris dans le silence. 

Pourquoi toujours sauter dans les bras d'hommes au coeur sanglant pour avoir l'illusion de quitter le sol ?

(texte écrit le 28 mars 2025).