La liseuse, Robert James Gordon (1877)

Ce site est le journal de mes découvertes au pays des merveilles des arts et des lettres.

Il est dédié à la mémoire de mon père, Pierre-Henri Carteron, régisseur de l'atelier photographique du Centre Georges Pompidou où il a travaillé de 1977 à 2001.

Un cancer de la gorge lui a ôté la voix. Les mots sont restés coincés en travers.

A ma mère qui m'a nourrie du lait de ses rêves.

"Ecrire, c'est rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour" (La part manquante, Christian Bobin).

mercredi 15 mars 2023

Quelques lectures - Publications Facebook/Instagram

Cela fait quelques temps que je n'écris plus sur mon blog, et j'en suis assez triste. La fatigue liée au travail me prive d'inspiration même si je reste plongée dans les livres et les beaux arts. Je partage ici quelques vignettes postées sur les réseaux sociaux. Elles ne traduisent évidemment pas la profondeur de mes impressions de lecture. J'espère tout de même qu'elles vous donneront envie de découvrir ces pépites, ou bien tout simplement de pousser la porte d'une librairie indépendante pour obtenir de précieux conseils. Aucun algorithme ne replacera un bon libraire, il faut avoir bien du cœur pour conseiller le visiteur qui s'en remet à vous. 



  





"Qui cache son fou, meurt sans voix", Henri Michaux


Extrait "Un puma dans le coeur"



Hugo Marchand, Danser

"Il faut encore avoir du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse" nous dit Nietzsche dans son oeuvre "Ainsi parlait Zarathoustra".

A travers une introspection d’une grande humilité, l’artiste nous livre combien il souffre de perfectionnisme, à la fois une qualité nécessaire au dépassement de soi et un défaut car source d’insatisfaction chronique et d’immenses angoisses (la vague de trac).

Danser à l’Opéra de Paris, c’est passer des heures devant un miroir, épouser la vie d’un sportif de haut niveau, accepter les critiques, se remettre en question, rebondir, se réinventer dans un souci permanent de l’esthétique, chercher la fluidité d’un geste, cultiver une sincérité à toute épreuve pour incarner les différents rôles du répertoire classique ou contemporain, et par-dessus tout dissimuler toute forme d’effort ou de travail sur scène. Hugo Marchand explique très bien la dureté de la compétition et des concours (il est toujours dans l’ombre de Germain Louvet), la solitude, les heures d’ennui assis dans les coulisses, l’espérance de remplacer un danseur blessé comme le footballer attend, sur son banc de touche, d’entrer dans la lumière ... Le moment le plus émouvant est celui où il danse en parfaite harmonie avec Dorothée Gilbert (extase inégalée ressentie lors de la représentation du ballet « Manon »). A l’issue de cette lecture, je retiens qu’il faut chercher la meilleure version de soi-même, et rêver GRAND ! (Hugo mesure 1,92m, ce qui est plutôt un handicap pour un danseur).

Le parcours acharné d’un gosse singulier qui a gravi tous les échelons pour devenir danseur
étoile en 2017 à Tokyo.